Niemeyer, forever et partout

Lorsqu’il est accablé d’exotisme, le voyageur peut être surpris, au hasard de ses pas ou de manière plus préméditée, de trouver un certain réconfort dans des formes architecturales connues. S’il est facile d’être réconforté par la meringue pastel des façades néoclassiques, que dire des lignes plus austères et des formes plus brutes du modernisme lorsqu’elles vous ramènent à la maison et qu’elles vous font vous sentir moins loin de chez vous ?

Une partie de la réponse réside dans les lignes modernistes qui, de la courbe la moins droite à la droite la moins courbe, semblent toujours transversales, annulant ainsi tout isolement et solitude. Elles vont bien évidemment d’un point à un autre, mais leur course les emmène bien plus loin, à l’image des projets de Niemeyer qui s’égrènent et se répondent au gré des continents, comme une tectonique des plaques architecturales qui ferait sortir de terre, à l’endroit même d’un chevauchement, un dôme, lorsque la terre éructerait d’un volcan.

Pour plus de photos: Niemeyer forever et partout

Cette mondialisation n’est toutefois pas synonyme de répétition ni d’ennui, car elle se double, se triple et se multiplie d’une infinité d’autres relations. Les lignes sont autant de liens entre une façade et le paysage qu’elle reflète, entre l’intérieur et l’extérieur, le haut et le bas et mettent en espace toutes les correspondances possibles. Il suffit de deux points, reliés ou désirant l’être, pour favoriser l’ouverture d’un passage.

Mais il existe une autre correspondance, toute réflexive cette fois-ci, celle allant de soi à soi, passant du voyageur à la personne, et qui lui fait comprendre pourquoi ces lignes sont si réconfortantes. J’ai grandi et passé mon enfance dans un immeuble aux inspirations modernistes. Aux inspirations seulement, car les droites les plus brutales avaient été préférées aux courbes et la fonctionnalité avait pris la place de l’audace. Après avoir été poésie un court instant, le béton s’était à nouveau figé, revenant à un état plus concret, mais qui porte, pour moi et pour toujours, le réconfortant nom de maison.

 

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